Prédications TPSG

Christ et les relations dans l’Église, partie 1 (Colossiens 3.9-12)

Pureté de l’ÉgliseÉpîtresVie d’ÉglisePrédication

Nous n’avons pas d’autorisation de votre part pour l’utilisation de services tiers (YouTube, Spotify, SoundCloud, ConvertKit, …) depuis toutpoursagloire.com. Cette autorisation est nécessaire pour une expérience complète sur notre site. Vous pouvez les accepter en appuyant sur le bouton ci-dessous

Accepter

Publié le

27 sept. 2023

Découvre cette quatorzième prédication de notre série sur l’épître aux Colossiens. Clique ici pour accéder directement au sommaire de cette série.

La plupart des blogueurs TPSG sont également pasteurs. Aujourd’hui, tu peux toi aussi bénéficier de leurs enseignements grâce à notre podcast Prédications TPSG. Ces prédications, qui se veulent résolument textuelles et christocentriques, te feront redécouvrir le sens profond des Écritures et nourriront ta foi en Christ.


Pont avec ce qui précède…

Lecture: Colossiens 3.9-15

Je vous propose de considérer avec notre texte que l’Église forme un diamant aux 7 reflets du Christ. Lorsque Jésus est au milieu de son peuple, voilà à quoi cela devrait ressembler.

Les chrétiens ne se mentent pas les uns aux autres

9Ne mentez pas les uns aux autres, vous qui avez dépouillé la vieille nature avec ses pratiques 10et revêtu la nature nouvelle qui se renouvelle en vue d’une pleine connaissance selon l’image de celui qui l’a créée.

Colossiens 3.9-10

Toute cette section, à partir du chapitre 3, est remplie d’impératifs, qui sont les conséquences de notre changement de vie. La conversion engendre un changement intérieur complet, et une réorientation profonde de notre façon de vivre. Les versets 9 et 10 sont des fondements pour toute la démarche de sanctification qui précède.

Remarquez la raison de ne pas mentir:

Quelque chose de définitif a eu lieu: vous avez dépouillé la vieille nature; vous avez revêtu la nature nouvelle.

Les temps utilisés nous renseignent que cela a eu lieu une fois pour toutes dans le passé. Lorsque nous nous repentons dans la confiance dans ce que Christ a fait pour nous, le vieil homme est mis à mort, et immédiatement le nouvel homme est recréé par la puissance de l'Évangile.

D’autres images de ce contraste ont été utilisées dans l’épître: étranger / réconcilié; morts / ressuscité; incirconcis / circoncis entièrement… L’image qui nous est donnée est celle d’un vêtement enlevé et d’un autre enfilé.

Quand je viens à Christ, Jésus enlève le vieil homme: Le vieil homme est la nature qui vient d’Adam et qui me lie à lui (Rm 5.12). Mais il a laissé sa marque, son empreinte, ses habitudes, qui ont affecté mes pensées, ma volonté, mes émotions. Ce vieil homme, je ne peux pas le changer. Il est mort! Mais j’ai de la peine à le déplacer.

Quand je viens à Christ, Jésus me donne une nouvelle nature: La nature qui vient de Jésus, le nouvel Adam (Rm 5.12s; 1Co 15.22, 45-47; 2Co 5.17) et il faut que je prenne les marques, l’empreinte, l’habitude de Jésus. Il est, lui, le Fils parfait, celui que je dois contempler, parce qu’il est celui qui mène à la perfection (Hé 12.1-2).

Ainsi, pas de mensonge. Alors, vous allez me dire… Rahab a menti pour cacher les espions (Josué 5) – n’était-ce pas justifié? Les sagefemmes qui devaient tuer les premiers-nés Juifs ont menti à Pharaon pour sauver la vie des enfants (Exode 1) – n’était-ce pas justifié? Abraham a menti au sujet de sa femme pour protéger sa vie (Genèse 12) – n’était-ce pas justifié?


Tous ces exemples sont tirés de livres historiques qui nous relatent ce que les hommes ont fait, pas nécessairement ce que Dieu aurait aimé qu'ils fassent!

D’un côté, il est vrai, Dieu ordonne, dans l’Ancien Testament, des stratégies militaires trompeuses qui s’apparentent à des mensonges...

D’un autre, cette manière de penser se rapproche de l’éthique situationnelle (il n’y aurait pas de lois absolues, seulement des situations à évaluer pour déterminer le juste comportement) – et c’est plutôt dangereux.

S’agit-il de dire tout ce que l’on pense? Par exemple, un frère ou une sœur vient vous voir et dit: “J’aime tellement l’écharpe que je viens d’acheter.” Mais vous, vous la trouvez affreuse, et malheureusement, la personne vous demande: “Tu ne trouves pas?!” Vous dites quoi? La vérité va faire du mal, et le mensonge irait à l’encontre de cet ordre. Vous dites quoi? Les goûts et les couleurs ne font pas partie des vérités, mais des préférences. La sagesse s’impose pour répondre en prenant en compte aussi l’amour du prochain!

Quelles que soient ces nuances, nos relations dans l'Église doivent respirer ce qui est vrai.

Les chrétiens ne se distinguent pas socialement

Il n’y a là ni Grec, ni Juif, ni circoncis, ni incirconcis, ni barbare, ni Scythe, ni esclave, ni libre; mais Christ est tout et en tous.

Colossiens 3.11

Paul dresse ensuite une série de contrastes entre différents types d’individus pour souligner une vérité centrale, à savoir que l'Église ne fait pas de distinction sociale, ou raciale:

Ni Juifs ni Grecs: Les Juifs représentent l’héritage monothéiste et d’une religion divine; les Grecs la culture, la langue et la mondialisation de l’époque. Les circoncis, ce sont les Juifs et les chrétiens d’origine païenne qui ont adopté les rites du judaïsme. À Colosse, ils se sentaient supérieurs aux chrétiens qui ne s’étaient pas fait circoncire. Les barbares ne sont pas des sauvages, mais des gens qui ne savent pas parler grec. Les Scythes par contre représentent clairement les sauvages, éloignés de la civilisation de l’époque. Les esclaves étaient des millions d’individus, réduits au rang d’objets dans cette civilisation. Les libres étaient les citoyens ou les esclaves affranchis.

Tous ces groupes se positionnaient dans des relations d’opposition, de mépris, ou de racisme ouvert les uns envers les autres. Les uns se croyant supérieurs pour des raisons ethniques, les autres pour des raisons spirituelles, les autres pour des raisons sociales.

Ce que Paul souligne ici est vraiment important:

Mais Christ est tout et en tous.

Christ occupe le cœur de chaque chrétien. Qu’il soit petit ou grand, français ou arabe, patron ou employé… Qu’il soit nouveau converti, baptisé ou ancien. Qu’il soit homme ou femme.


Le statut du chrétien est unique: disciple de Christ, racheté, esclave de Christ. Il n’y a pas de supériorité de rang, même s’il existe des différences de maturité et de rôle au sein de l'Église.

Quelles conséquences concrètes peut avoir cette affirmation:

L'énorme puissance unificatrice de la présence de Christ! Regardez autour de vous… vous ne voyez pas des hommes et des femmes différents, vous voyez des rachetés, des hommes et des femmes pour qui Christ est mort. Le sang de Jésus a coulé pour qu’on soit ensemble dans cette église! Ça a du poids. Bien entendu, des différences affectives existent et sont légitimes. On n’est pas tous amis de la même manière, l’unité ce n’est pas de devenir l’intime de 250 personnes! Mais, fondamentalement, on s’encourage tous à regarder à Jésus pour faire face à la vie et aux difficultés.

L’absolue bêtise du classement des individus selon un statut de standing spirituel. Par exemple, ceux qui auraient été initiés à une spiritualité supérieure (avec le parler en langues comme signe). C’est un rejet de la suffisance et de la perfection du Christ.

L’assaut terriblement offensant de tout racisme. C’est offensant dans la société, puisque nous partageons tous le même sang, mais c’est encore plus inacceptable au sein de l'Église qui rassemble de misérables pécheurs graciés… Ni sous forme de sous-entendus, ni par des prises de positions malsaines, ni par des blagues douteuses… Rien ne peut justifier une quelconque forme de mépris envers un frère ou une sœur pour des questions liées à son origine ou son statut social.


La distinction existante dans une Église est toute simple: Êtes-vous un disciple de Christ… ou pas?

Si vous n’êtes pas un disciple de Christ, la Bible vous propose de réaliser l’œuvre de Christ à la croix, et à accepter cette œuvre par la repentance, en plaçant votre confiance en Jésus. Lui est mort pour que vous viviez – le croirez-vous?

Si vous êtes disciple, quelle est la compétence ou le don spirituels que vous mettez au service des frères?

Les chrétiens ont des attitudes généreuses

Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d’ardente compassion, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience.

Colossiens 3.12

La plupart des définitions théologiques de l'Église sont factuelles:

  • une assemblée de chrétiens,
  • sous la conduite de responsables,
  • pratiquant les ordonnances,
  • et accomplissant l’œuvre de Dieu.

Bien souvent, il manque une notion essentielle… la centralité de Jésus. C’est ainsi que Neil Cole définit l'Église:

La présence de Jésus au milieu de son peuple appelé à former une famille spirituelle afin de poursuivre sa mission sur cette planète.

Neil Cole, Organic Church, p. 53

L'Église a pour centre Jésus et pour but le monde environnant. Finalement, l'Église doit refléter la centralité du Christ. Et cette centralité se retrouve dans les attitudes de son peuple.

Remarquez de nouveau le point de départ! Vous êtes élus! Vous êtes saints! Vous êtes bien-aimés: l’amour du Christ est engagé.


J’entends souvent, notamment dans les moments de souffrance: “En fait, je ne crois pas que Dieu m’aime…” Si Dieu le Père a fait mourir Dieu le Fils pour que vous soyez pour toujours sauvé, quelle autre preuve de son amour vous faut-il? En devenant enfant de Dieu par la conversion, nous devenons les frères de Jésus, pour reprendre la terminologie de l’épître aux Hébreux.

C’est cela que Paul a souligné en Colossiens 1.12-13…

C’est en s'appuyant sur la sécurité de notre relation à Christ que nous pouvons progresser et avancer en sanctification. Et il s’agit de prendre la peau de Jésus.

Paul nous propose non une moralité, mais un habillage. Le revêtement de la personne de Jésus. Cela tranche avec la liste de vices mentionnés plus haut. Mais c’est surtout en association à la personne de Jésus.

Quel contraste avec toutes les spiritualités et les religions qui font la liste des vertus nécessaires!


Revêtir et non pas cultiver! Il s’agit d’une vie et non pas d’une morale. Certes, le disciple de Jésus-Christ veillera à développer et à exercer la compassion et la patience, mais comme des fruits que le Saint-Esprit a semés dans son cœur.

Daniel Furter, Colossiens, p. 177


Se revêtir "d’ardente compassion"

Ce n’est pas mon don! C’est ici le mot qui concerne les entrailles. Je t’aime de tout… ☺ Comment? Ben… en regardant la situation et les gens sous l’angle de Jésus.

Regardez la compassion de Jésus

À la vue des foules, il en eut compassion, car elles étaient lassées et abattues comme des brebis qui n’ont pas de bergers.

Matthieu 9.36

Jésus a compassion d’une veuve dont le fils unique est mort. Ce qui est intéressant, c’est que c’est un sentiment qui conduit toujours Jésus à agir. La compassion n’est pas seulement un feeling. C’est un feeling qui fait qu’on dépasse sa zone de confort…

Luc 7.11

…de bonté,

C’est l’une des qualités/caractéristiques du Seigneur (Rm 11.22 parle de la bonté et de la sévérité du Seigneur; Ép 2.7 de la grandeur de sa bonté). C’est la recherche du bien-être des autres. C’est l’un des fruits de l’Esprit. La bonté a la connotation concrète de vouloir rendre service aux autres.

La bonté de Christ l’a conduit à venir sur Terre réaliser une œuvre de salut.

4Mais lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur, et son amour pour les hommes, ont été manifestés, 5il nous a sauvés —non parce que nous aurions fait des œuvres de justice, mais en vertu de sa propre miséricorde— par le bain de la régénération et le renouveau du Saint-Esprit.

Tite 3.4-5

La bonté, c’est donc tendre la main.

…d’humilité,

C’est une pensée basse. La volonté affichée de se placer sous la responsabilité d’un autre. C’est l’absence d’arrogance. L’humilité, c’est difficile! Ce n’est pas un effacement, mais c’est une confiance bien placée. “Qu’as-tu que tu n’aies reçu…” C’est donner crédit à qui cela est dû.

L’humilité de Jésus l’a fait quitter son ciel pour devenir homme. De quoi inspirer notre propre service. Je peux aider les frères, perdre un peu de mon temps ou de mon argent…

…de douceur,

Pas d'esprit revendicatif, mais de la fermeté. En fait, c’est une force maîtrisée. Ou une force qui s’adapte à la faiblesse de son prochain. Furter écrit: “Met de l’huile dans les rouages.” C’est une déférence, une courtoisie.

La douceur n'est pas le refus de la responsabilité ou de l'autorité. Sous couvert d'une fausse humilité, certains ne font rien. Ils ne bougent plus, ne cherchent aucune responsabilité dans l'Église comme dans leur famille ou dans la société. Christ est Dieu. Il est le Créateur, et celui qui possède toute autorité. Il était pourtant doux...

Christ était doux, parce qu'il a accepté la souffrance injuste du monde avec résignation. Christ était doux parce qu'il ne s'est pas vengé lui-même, parce qu'il n'a pas répondu à l'attaque par l'attaque. Et la Bible nous invite à de tels comportements.


En quoi Jésus a-t-il été plein de douceur?

Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vos âmes.

Matthieu 11.29

En quoi Christ a-t-il été doux? Dans la maîtrise de ses réactions. La douceur, en fait, présuppose la force, la puissance ou l'autorité, mais qu'on refuse d'utiliser à mauvais escient. On contrôle, on maîtrise.

Regardez Christ devant Pilate, le Roi des rois devant un roitelet, politique méprisable et peu capable. Regardez Christ devant les Religieux hypocrites de son époque, qui l’accusaient sans cause. Regardez Christ, devant les soldats qui le frappèrent, lui enfoncèrent une couronne d'épines sur la tête, le revêtirent d'une tunique alors que son dos était ensanglanté, lui crachèrent au visage… Regardez Christ, face aux soldats romains qui le crucifiaient, face à la foule qui l'accusait.

La douceur n’est pas la mollesse et l’inaction. C'est un vice pour les Grecs, parce que la douceur conduisait à la servitude, à l'esclavage. Mais la douceur du Christ ne l'a pas empêché de renverser les marchants dans le Temple. Christ n'a pas hésité à parler clairement, et mettre les gens face à leurs responsabilités, révélant leurs travers et confrontant leur hypocrisie.

On pourrait penser que la douceur est la réponse à une future persécution! Mais la douceur se cultive dans le quotidien. C’est une réponse douce donnée à une femme irritée. C’est un regard tendre donné à un mari fatigué. C’est un sourire donné à un collègue irascible. C’est un effacement devant une brute au travail.


Ahhh, c’est beau de prêcher… Mais hier matin, nous avons eu un petit conflit avec mon épouse – le seul cette année 2011. Elle m’a précisément reproché mon manque de douceur! Et le pire, c’est que je ne l’ai même pas réalisé… Je me suis dit, finalement, que ces qualités ne peuvent être mesurées que par les autres. C’est utile d’entendre de nos proches ce qu’il nous faut encore apprendre.

…de patience.

La patience est requise parce que personne ne grandit du jour au lendemain pour vivre dans l’église de façon sanctifiée. C’est l’une de mes nombreuses faiblesses: le manque de patience. La patience est la capacité de ne pas répondre dans l’agression. Il y a l’idée d’endurance.


S’il y avait une qualité à imiter de Christ cette semaine, laquelle prendriez-vous? De quelle qualité avez-vous particulièrement besoin en ce moment? Laquelle allez-vous demander à Dieu qu’il vous accorde par son Esprit?


Dans la même série:

  1. En Jésus seul! (Colossiens 1.1-5)
  2. L'Évangile en action (Colossiens 1.6-9)
  3. Les résultats de l'Évangile (Colossiens 1.10-14)
  4. La grandeur de Jésus (Colossiens 1.15-20)
  5. La réconciliation de Jésus (Colossiens 1.21-23)
  6. Le serviteur de Jésus (Colossiens 1.24-27)
  7. L'objectif ultime du serviteur de Jésus (Colossiens 1.27-29)
  8. Les vœux d'un serviteur (Colossiens 2.1-7)
  9. Le piège de "l’évangile+" (Colossiens 2.8-12)
  10. Le triomphe du Christ sur le péché (Colossiens 2.13-14)
  11. Le triomphe du Christ sur les démons (Colossiens 2.15)
  12. L’impasse du légalisme (Colossiens 2.16-23)
  13. Une vie qui découle de la croix (Colossiens 3.1-8)
  14. Christ et les relations dans l’Église, partie 1 (Colossiens 3.9-12)
  15. Christ et les relations dans l’Église, partie 2 (Colossiens 3.13-15)
  16. Célébrer Christ dans l’Église (Colossiens 3.16-17)
  17. Christ au sein du couple (Colossiens 3.18-19)
  18. Christ au sein de la famille (Colossiens 3.20-21)
  19. Christ et les relations professionnelles (Colossiens 3.22-4.1)
  20. L’impact de Christ dans le monde (Colossiens 4.2-6)
  21. Christ et la force d’une équipe (Colossiens 4.7-18)