Un pasteur vous répond

Comment vivre l'infertilité en tant que chrétiens? (Épisode 427)

SouffranceParentalitéPMA et GPA

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Publié le

13 sept. 2024

Comment surmonter la douleur profonde liée à l'infertilité? Quels sont les enjeux pour nous, chrétiens? Dans cet épisode, Florent Varak explore ces questions en se basant sur les textes bibliques, puis nous invite à considérer les différentes solutions que nous offre la médecine moderne.

Ressources mentionnées:

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  • L’épisode 327: "Un chrétien peut-il demander une PMA?"
  • Wayne Grudem, "La FIV peut-elle être moralement acceptable?"
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Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible, une question à la fois.

Tu veux poser une question?

Si tu as une question adressée à Florent Varak, commence par consulter la liste des épisodes existants ici et si le sujet n’a pas encore été traité, tu peux poser ta question à l’adresse: contact@toutpoursagloire.com.


Transcription:

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui nous aurait échappé.

La question est posée:

Bonjour Florent, j'espère que tu vas bien. Avec mon mari, nous avons une question commune. Depuis 2 ans, nous sommes confrontés à l'infertilité, qui amène son lot de déceptions, de tristesse et de difficultés. Tout cela pèse sur notre relation de couple et sur le moral de chacun, avec un fort sentiment de solitude. Comment vivre l'infertilité en tant que chrétien? Nous voyons dans la Bible des femmes crier et pleurer à Dieu pour des enfants. Est-ce là tout ce qu'on peut faire face à cette situation? Je te remercie d'avance pour tes réponses sur ce sujet si intime.

Écoute, c'est une question bouleversante, et je ne peux me représenter pleinement la souffrance que tu évoques, mais je la sais profonde et réelle. C'est viscéral, à la fois le désir et presque le besoin d'avoir un enfant, et l'absence de réalisation de ce vœu est très, très douloureuse. Je suis profondément navré pour cette réalité que tu vis, que vous vivez ensemble. Comme tu le soulignes, c'est un phénomène que l'on retrouve dans l'Écriture, où des femmes se répandent en lamentations devant Dieu pour cette souffrance. Parfois, il y a des réponses, parfois non. Et je sais à quel point il est facile d'avoir un avis, mais cet avis ne saura pas forcément répondre à la hauteur de tes attentes.

Tu poses la question sous l'angle du "comment", et j'aimerais souligner quelques perspectives. Je tiens vraiment à reconnaître l'insuffisance de ce regard par rapport aux souffrances que tu ressens. Il y aura forcément un décalage entre ce que je vais dire et leur capacité à expliquer un "comment" ou à donner des indications. Je sais aussi que de nombreuses personnes sont affectées par ce problème, de plus en plus fréquent dans notre civilisation, et j'espère que mes réponses pourront, ici ou là, apporter quelques pistes de réflexion et d'orientation sur la question de l'infertilité.

Premièrement, j'aimerais proposer un regard sur le style de vie en lien avec cette réalité. En surfant rapidement sur Internet, j'ai vu que la fécondité diminue particulièrement dans les sociétés occidentales. Plusieurs facteurs pèsent sur cette réalité: le tabagisme, l'alcoolisme, l'obésité, et aussi le rôle croissant des polluants et des perturbateurs endocriniens. Je viens de citer la plateforme ameli.fr, donc ce n'est pas une perspective personnelle ou bizarre, elle est soulignée par des acteurs de la santé publique. Il y a donc un intérêt à réfléchir à l'eau que l'on boit, à la manière dont on mange. Ce n'est pas simplement une question de bio, mais aussi celle des aliments transformés, des emballages, des shampoings et des divers produits que l'on met sur sa peau. La peau est le plus grand organe du corps, et celui qui est le plus fréquemment en contact avec les polluants de notre environnement. Nos voitures, par exemple, sont arrosées de produits retardant les flammes en cas d'incendie, ce qui est utile, bien sûr, mais ces produits semblent avoir des conséquences néfastes sur l'organisme. Je ne suis pas spécialiste de ces questions, mais il est important de prendre conscience de ces facteurs, même si leur prise en compte n'a pas d'effet immédiat. En avoir conscience peut permettre, dans certains cas, de limiter les facteurs qui pèsent sur le fonctionnement corporel.

Je sais que beaucoup de charlatans profitent de cette souffrance pour proposer des "trucs" bizarres, donc il faut être prudent. Mais en même temps, il est sérieux de prendre en compte les dommages d'une société moderne et toxique, et de voir si certains changements peuvent améliorer le fonctionnement de l'organisme. Un disciple de Christ peut en faire un sujet de prière et tenter de discerner, pour lui-même et pour son couple, ce qui serait le mieux adapté à sa situation.

Deuxièmement, il y a bien sûr un regard médical à avoir: un regard sur le style de vie, et un regard sur les aspects médicaux. Les causes d'infertilité sont multiples, et il appartient au corps médical d'examiner les raisons de cette infertilité et parfois de proposer des solutions. Plusieurs de mes amis, par exemple, ont non seulement compris la cause de leur problème, mais aussi parfois trouvé une solution. Je pense à un ami dont le taux particulièrement bas d'une hormone a pu être corrigé, ce qui a permis de résoudre le problème. D'autres ont découvert une particularité anatomique et ont pu y remédier ou, au moins, adapter leurs pratiques.

Évidemment, cela n'est pas une garantie. J'ai un ami médecin urgentiste, responsable de tout un département d'urgences dans un grand hôpital aux États-Unis. Lui et sa femme n'ont jamais pu avoir d'enfants, et ils n'ont même jamais pu identifier de problème médical. Ils ont vécu cela avec souffrance, mais aussi avec la joie de leur situation particulière. Ils ont décidé de se tourner vers l'adoption et ont adopté quatre enfants, mais cela n'a pas été facile. Cela a aussi son lot de défis et de difficultés.

En tout cas, la Bible ne nous permet pas d'être fatalistes. Tu évoques ces femmes qui se répandaient en lamentations, et je crois que Luc, l'auteur de l'Évangile qui porte son nom et du livre des Actes, qui était le médecin de Paul, donne des conseils à Timothée, notamment pour ses problèmes de santé. Il est donc légitime de prendre en compte médicalement cette situation et d'y apporter une solution lorsque c'est possible.

Troisième élément du "comment" que tu évoques: avoir une solide théologie. Pourquoi? Parce que toutes les épreuves sont des chocs, et elles peuvent vite devenir un lieu de chantage avec Dieu. Nos pensées peuvent devenir: "Dieu ne m'aime pas" ou "Dieu m'a abandonné", simplement parce qu'une souffrance particulière ne trouve pas de réponse immédiate. Une théologie solide de la souffrance dans la vie chrétienne est nécessaire pour faire face à ces orages, dont le diable se saisit pour nous abattre et nous détruire.

On se souvient de textes comme Romains 5, qui nous dit que nous sommes justifiés par la foi, que nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. C’est grâce à lui que nous avons accès par la foi à cette grâce dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu. Bien plus, nous nous glorifions même dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la persévérance, la persévérance une fidélité éprouvée, et la fidélité éprouvée l'espérance. Or, l'espérance ne trompe pas, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. À peine mourrait-on pour un juste; quelqu'un aurait peut-être le courage de mourir pour un homme bon. Et aussi, le verset 8, tellement important: "Mais en ceci, Dieu prouve son amour envers nous: lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous." La preuve de l'amour de Dieu n'est pas dans l'absence d'épreuves, mais dans le fait qu'il est mort pour nous alors que nous étions pécheurs. Cette grande preuve, que nous devons garder ancrée dans notre cœur, doit pouvoir tenir face aux assauts des épreuves que nous rencontrons.

Ces épreuves sont nombreuses: que ce soit la maladie, les difficultés relationnelles, être victime de violence, d'abus, de souffrance, d'abandon, de divorce… Il existe d'excellents livres sur ce sujet, comme celui de Tim Keller sur la souffrance, ou celui de David Powlison, La Grâce de Dieu dans la Souffrance. Je viens de voir que Guillaume Bignon a sorti un livre, Le problème du mal et de la souffrance, qui a probablement une orientation plus philosophique. Je n'ai pas encore lu cet ouvrage, mais être au courant des réflexions sur Dieu, le chrétien, et la souffrance est tellement important.

Les souffrances et les manques dans la vie révèlent souvent nos idoles, ces choses qui affectent notre relation avec Dieu et que nous devons aborder. Le couple, la famille, le travail, les amis, l'église, la possibilité de s'investir et de donner autour de soi sont autant d'éléments que l'on peut vivre avec Dieu, même si certains aspects de nos vies sont en manque ou connaissent des souffrances. J'aimerais d'ailleurs souligner à quel point le couple est suffisant, même si cela ne semble pas le cas quand on vit cette situation. Lorsqu'il y a abattement, on peut oublier que, dans la création, Dieu montre que l'homme quitterait son père et sa mère, s'attacherait à sa femme, et les deux deviendraient une seule chair (Genèse). Cela montre que l'unité conjugale est suffisante pour former une famille. L'enfant est un cadeau, mais le couple existe et est légitime et suffisant. C’est quelque chose qu'il faut garder en tête.

Autre piste: il faut avoir une solide équipe. Tu parles de la solitude, et effectivement, la solitude amplifie la souffrance. Parler avec d'autres, pleurer avec d'autres, prier avec d'autres, se lamenter avec d'autres, surtout avec ceux qui savent se restreindre quant à des conseils faciles… J'espère ne pas donner ici de conseils faciles, mais il y a parfois des personnes qui abusent en disant des choses comme: "Prie et tu verras, Dieu va répondre." Oui, Dieu va répondre, mais pas forcément comme on le souhaite. Ou encore, ceux qui disent: "Examine ta vie, il y a peut-être un péché qui empêche ton corps de fonctionner correctement." C'est une abomination, une horreur, une double peine pour celui qui vit dans la souffrance. En tout cas, l'église devrait avoir la sagesse de prendre la main. Je sais que ce n'est pas toujours le cas, mais l'église devrait prendre la main pour écouter, pleurer avec, souvent dans le silence. Comme les amis de Job, qui pendant 7 jours n'ont pas ouvert la bouche et sont simplement restés à ses côtés. Parfois, l'église doit être de cette nature, juste être là sans dire quoi que ce soit, juste en tenant la main, en aimant l'individu.

Une autre perspective que je voudrais évoquer est la possibilité de l'onction d'huile. Je sais que cela paraîtra étrange à ceux pour qui ce n'est pas une pratique courante dans leur église, mais Jacques 5:13-14 nous parle de celui qui est dans la souffrance: "Qu'il prie. Quelqu'un est-il dans la joie? Qu'il chante des cantiques. Quelqu'un parmi vous est-il malade? Qu'il appelle les anciens de l'église, et que ceux-ci prient pour lui en l’oignant d'huile au nom du Seigneur." Le terme "malade" ici peut aussi être compris comme "sans force", ce qui inclut non seulement la maladie physique, mais aussi une faiblesse mentale, spirituelle ou émotionnelle.

Le verbe principal dans le grec est la "prière". Les anciens doivent prier, c'est là leur activité principale. Mais ils prient en oignant d'huile. Il ne s'agit pas ici d'une onction magique ou médicinale, mais d'un symbole. Ce symbole relève justement de la médecine que Dieu veut apporter au corps par la prière des anciens. Il est question de le faire au nom du Seigneur, donc cela se fait avec une autorité particulière, celle des anciens. Ce ne sont pas les médecins de l'église qui sont invités, ni les infirmières, mais l'autorité spirituelle de l'église, qui constate cette souffrance et agit humblement dans la prière.

Il est question de la prière de la foi qui va sauver le malade. Le Seigneur le relèvera et, s'il a commis des péchés, il lui sera pardonné. Verset 16: "Confessez donc vos péchés les uns aux autres." Je veux croire qu'il y a là une pratique saine dans les églises: pouvoir reconnaître nos manquements, y compris pour les anciens qui font à ce moment-là le geste de l'onction d'huile. Ils doivent avoir l'humilité, comme chacun des frères et sœurs, de reconnaître les manquements que l'on peut avoir. Cela ne signifie pas que ces situations sont le fruit du péché, mais que l'on peut être serein lorsqu'on apporte à la lumière, devant des frères et sœurs bienveillants, la perspective de nos péchés. Marcher dans la lumière ne signifie pas marcher dans la perfection, mais dans la transparence et l'authenticité face à ses frères et sœurs.

Dernière remarque à ce sujet: il est question juste avant de la souffrance de Job. Il ne faut pas imaginer que c'est une recette qui marche à tous les coups, selon notre requête. Parfois, Dieu dit "non", ou Dieu dit "pas maintenant", ou Dieu dit "voici comment". J'ai vu toutes ces situations au cours des années de pratique de l'onction d'huile. J'ai vu Dieu relever immédiatement, j'ai vu Dieu relever plus tardivement, j'ai vu Dieu ne pas relever, et j'ai vu Dieu conduire un individu – je pense à une situation en particulier – à comprendre la cause de sa maladie et pouvoir y remédier en évitant cette cause.

Il reste maintenant la question de la procréation artificielle. C'est vers cette direction, j'imagine, que menait ta question. C'est une question débattue dans le monde chrétien. Quels sont les points de débat? Le premier repère, lorsqu'on réfléchit à cette notion, est le début de la vie. La Bible présente clairement l'idée que la vie commence à la conception. Dès la rencontre des gamètes, il y a une explosion de vie, une multiplication continue de cellules jusqu'à la naissance. L'Écriture utilise le même mot pour désigner un "bébé" ou un "nourrisson", qu'il soit encore dans le ventre de la mère ou déjà né. Il n'y a pas de distinction. Nous avons donc un être humain créé à l'image de Dieu dès la conception. Il est impossible d'identifier un autre moment que la conception pour affirmer que la vie commence. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas des niveaux de conscience différents. Il y a effectivement des niveaux de conscience, même dans l'âge adulte. Cependant, en tant qu'être fondamental, l'être humain vient à l'existence dès la conception. Puisque la vie commence à la conception, elle doit être protégée. Elle est digne de respect parce qu'elle porte l'image de Dieu dès ce moment-là.

Or, dans un certain nombre de techniques de procréation médicalement assistée, on engendre de nombreux embryons dans l'espoir qu'un ou plusieurs s'implanteront chez la mère. Cela soulève plusieurs questions éthiques. La première concerne ce que l'on appelle les embryons surnuméraires. La plupart de ces techniques fécondent 5, 10, voire 15 embryons, qui devront soit être implantés (ce qui entraînera des familles très nombreuses), soit, au bout de 10 ans, être donnés à la science ou voués à la destruction. Aux États-Unis, certaines femmes adoptent même ces embryons surnuméraires et se les font implanter pour les porter, afin d'éviter leur destruction.

Cela dit, il faut nuancer. Un certain nombre d'embryons générés de cette façon n'auront pas, de toute manière, la vitalité nécessaire pour vivre. Il existe donc peut-être une situation similaire à celle que l'on rencontre dans la nature, où il n'est pas dit que tous les embryons créés au sein d'un corps fonctionnel survivent naturellement. En effet, ils peuvent ne pas avoir un degré de vitalité suffisant. Aujourd'hui, nous sommes capables de mesurer cela in vitro, mais pas dans le corps d'une femme. Je tiens à souligner que, si l'on donne vie à dix embryons, naturellement, dans la vie normale, certains ne survivraient peut-être pas.

En raison de cette problématique éthique, plusieurs cliniques ont développé des techniques – plus chères et plus complexes – consistant à ne féconder qu'un ou deux embryons, qui seront implantés directement au moment opportun. Cela permet une prise en charge plus éthique du processus. Il existe donc des moyens d'atténuer la problématique des embryons surnuméraires. Tous ne sont pas conscients des enjeux éthiques auxquels nous, chrétiens, sommes confrontés dans ces cliniques spécialisées. Il est donc important, en tant que disciple de Christ, de discuter avec les médecins et de leur exprimer nos attentes quant aux pratiques que nous considérons plus éthiques.

Un deuxième problème éthique se pose. Pour certains, cela n’est pas un problème, mais je les mentionne ici. Est-il légitime de congeler ces embryons pour les décongeler ultérieurement en vue d'une implantation? La technique est aujourd'hui maîtrisée, mais certaines personnes estiment qu'une telle manipulation du vivant dépasse les limites du possible. Voilà, c'est à tout cela qu'il faut réfléchir. Il faut y réfléchir en couple, peut-être avec les anciens ou les responsables de l'Église, ou encore avec des spécialistes de ces questions, pour se faire une idée.

Je te signale quelques ressources pour poursuivre cette réflexion, bien trop brève dans cet épisode. J'ai eu la joie d'interroger un médecin confronté à cette situation dans l'épisode 327 de Un pasteur vous répond intitulé "Un chrétien peut-il demander une PMA?". Le théologien Wayne Grudem a également écrit un article sur cette question, récemment traduit et publié sur le site toutpoursagloire.com. De plus, je te recommande l'ouvrage "Vivre en chrétien aujourd'hui", publié à la Maison de la Bible, qui traite des questions éthiques. Je vais te lire ici un extrait:

D'autres chrétiens pourraient éprouver des scrupules à recourir à la médecine procréative, se disant qu'elle prend la place de Dieu, le donateur de la vie. Comment penser théologiquement cette médecine? Quelle place lui accorder dans le plan de Dieu? John Wyatt, professeur de pédiatrie, a donné une belle image pour réfléchir à cette innovation: la restauration d'une œuvre d'art. La technique permet ici de restaurer ce qui était abîmé, c'est-à-dire la capacité du couple à procréer. Tant que la technique est au service de la restauration de l'œuvre créée par Dieu, elle rend service à l'humanité. En revanche, lorsque les techniques de procréation artificielle inventent de nouvelles fécondités qui n'existaient pas dans la création – clonage, procréation assistée pour des couples homosexuels, etc. – ou lorsqu'elles permettent de s'affranchir des limites créées par Dieu, comme engendrer après la mort d'un parent, privant ainsi l'enfant d'un père (insémination post-mortem) ou permettre à une femme ménopausée d'avoir un enfant, alors elles sortent du cadre voulu par Dieu et témoignent d'une révolte spirituelle contre le Créateur.

Comme tu le vois, la question est délicate et mérite réflexion. J'espère que les éléments que je t'ai donnés ici t'aideront, ou vous aideront, dans ce cheminement. Je te propose aussi de lire le livre de Angie Thornton, Elles ont vu la fidélité de Dieu. C'est un ouvrage remarquable qui parle de femmes ayant traversé des souffrances, et si mes souvenirs sont bons, une des femmes évoque son combat contre l'infertilité.

Je termine avec cette promesse: une promesse qui nous rappelle que nous sommes sur cette terre pour un temps limité et qu'une éternité nous attend. Une éternité avec ou sans Dieu. Et l'essentiel, vraiment l'essentiel – cela ne veut pas dire que les questions que tu poses ne sont pas importantes, elles font partie des éléments essentiels de la vie, c’est vrai – mais l'essentiel avec un E majuscule, c’est cette connexion à Dieu, qui nous place dans une éternité de bonheur avec Lui, une réalité indépendante des circonstances que nous vivons aujourd'hui.

Le paradis qui nous attend est décrit dans les deux derniers chapitres de l'Apocalypse, où il est dit:

Je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre, car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la Nouvelle Jérusalem, prête comme une épouse qui s’est parée pour son époux. J’entendis du trône une forte voix qui disait: ‘Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes; Il habitera avec eux, ils seront son peuple, et Dieu Lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux; la mort ne sera plus; il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu.’ Celui qui était assis sur le trône dit: ‘Voici, je fais toutes choses nouvelles.’ Et il ajouta: ‘Écris, car ces paroles sont certaines et vraies.’ Il me dit: “C’est fait! Je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin. À celui qui a soif, je donnerai de la source de l’Eau de la Vie gratuitement. Tel sera l’héritage du vainqueur: Je serai son Dieu, et il sera Mon fils. Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les débauchés, les magiciens, les idolâtres et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre.” Cela, c’est la seconde mort.

Je ne veux pas m'attarder ici ni sur l’enfer ni sur le paradis, car j'ai déjà traité ces sujets dans d'autres épisodes. Pour ma part, je me reconnais dans cette liste, notamment comme menteur, lâche et incrédule, mais Dieu a changé mon cœur. Je lutte encore avec certains des péchés mentionnés ici, mais je note cette promesse: "Celui qui a soif vienne à Christ, et Christ lui donnera de la source de l’Eau de la Vie gratuitement."

L’Évangile et la vie chrétienne ne sont pas seulement une question d’éthique ou de comportement. C’est aussi une question de rédemption, où nous venons à Dieu tout brisés que nous sommes, et lui nous accueille gratuitement, à cause du sacrifice qu’Il a réalisé pour nous à la croix. L'invitation à venir boire à cette eau gratuitement reste valable, que ce soit dans les hauts ou les bas de la vie. J'espère, et je suis sûr, que c’est ton expérience. J'espère que c’est aussi l’expérience de tous ceux qui écoutent cet épisode et qu’ils bénéficieront de la grâce et du pardon de Dieu.