Pourquoi la femme au foyer a besoin d’étudier la théologie

ComplémentarismeFéminitéFoyer

À la fin du mois de mars 2019, Guillaume Bourin et Pascal Denault m'ont invitée sur Coram Deo, leur émission radio et podcast. Le thème de l'épisode était Théologienne au Foyer, et j'ai eu le privilège de répondre à la question: "Est-ce le rôle d'une chrétienne de s'intéresser à la théologie et de devenir théologienne?"

Ma réponse était simple: comme tout chrétien, la femme au foyer a besoin d’ancrer sa foi sur une connaissance des Saintes Écritures. Les épreuves viendront, soient des tragédies comme la perte soudaine d’un enfant ou d’un parent, soit des difficultés quotidiennes, comme l’épuisement qui accompagne la maman des bébés qui ne font pas leur nuit. Si sa foi ne repose pas sur une intimité avec Dieu fondée sur une compréhension de sa souveraineté dans les tempêtes de la vie, elle risque d’être ballotée à tout vent de doctrine.

Les épîtres pastorales avertissent particulièrement de la vulnérabilité des femmes face aux faux docteurs:

Certains d’entre eux s’introduisent dans les maisons et prennent dans leurs filets des femmes crédules, chargées de péchés, entraînées par toutes sortes de désirs. 2Tm 3.6

Je ne dis pas que les femmes en général sont plus crédules que les hommes. Mais si ce verset parle seulement de certaines femmes, ne faut-il pas assurément les instruire toutes dans la saine doctrine pour qu’elles ne tombent pas dans ce genre de piège de l’ennemi?

D’ailleurs, le diable a été le premier à prendre la femme dans son filet: « Adam n’a pas été séduit, mais la femme, séduite, s’est rendue coupable de transgression. » (1Tm 2.5). La pensée erronée d’Ève a tout gâché et a contribué à plonger le monde entier dans le péché.

Mais, au même temps, je me demande si Adam avait bien dirigé Ève avant la chute, s’il lui avait transmis fidèlement le commandement le plus important que Dieu lui avait donné. En tout cas, au moment où Ève a pris du fruit de la connaissance du bien et du mal, il était là, à ses côtés, mais il est resté passif. Il n’a rien fait pour défendre sa femme des mensonges du serpent, ni pour l’empêcher d’en manger. Il était son leader spirituel et redevable devant Dieu pour la protéger. C’est pourquoi, entre autres, Dieu a tenu Adam responsable de la chute de l’humanité et non Ève.

Malgré cela, je me pose la question si, dans nos milieux complémentaristes, le fait qu’Ève ait été séduite, a été une raison de réserver l’étude et la transmission de la saine doctrine aux hommes. Pourtant, en 1 Timothée 2.12, l’interdiction de Paul quant aux femmes ne concerne qu’une seule chose: qu’elle enseigne ou exerce l’autorité sur un homme, et ceci dans le contexte de la prédication publique et officielle de l’Église rassemblée. À part cela, elle est libre, même contrainte, d’étudier la théologie et de transmettre sa connaissance aux autres femmes, aux enfants, et même à ses frères en Christ hors du contexte que je viens de citer.

Plus que cela, Paul exhorte les femmes âgées à enseigner les plus jeunes (Tt 2.3-5). Il va sans dire que l’enseignement de ces mamans en Christ devrait se fonder sur leur relation intime avec le Seigneur fondée sur une connaissance profonde de sa Parole.

À mes frères en Christ, je vous lance ce défi: considérez vos sœurs en Christ comme des collaboratrices qui ont été dotées avec tous les mêmes dons spirituels que vous; elles ont donc besoin des mêmes ressources pour glorifier le Seigneur dans l’exercice de ces dons.

Aux responsables d’Église, j’ajouterais ceci: observez les femmes dans vos Églises. Parmi elles, lesquelles ont le don d’enseignement? Formez-les afin qu’elles soient capables de dispenser droitement la parole de la vérité (2Tm 2.15).

Nous sommes des alliées nécessaires dans une mission commune. De plus, ces femmes peuvent enseigner deux tiers à trois-quatre de ceux qui assistent à vos églises: les femmes et les enfants! À ceux qui servent dans de petites Églises avec peu de ressources, leur service vous libèrera du fardeau d’être le seul berger pour le troupeau.

Finalement, à mes sœurs, je dis ceci: joignez-vous à cette armée de soldats de Christ qui combattent pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes (Jd 3). Ne soyons pas timides. Soyons courageuses. Nos maris, nos enfants, nos frères, et le monde déchu ont besoin de nous. Trouvons du temps pour l’étude systématique de la Parole et de la saine doctrine. Je vous promets que ce ne sera pas un fardeau, mais une joie. J’en suis témoin.

Angie Velasquez Thornton

En équipe avec son mari Daniel, Angie a servi le Seigneur au Sénégal pendant 10 ans dans la formation des leaders. Installés à Montréal avec leurs 2 filles depuis août 2017, ils servent dans leur Église locale et dans l'AEBEQ. Angie est titulaire d'un MDiv de Moody Theological Seminary. Elle est coanimatrice du podcast Chrétienne avec Aurélie Bricaud, Responsable du ministère féminin de SOLA (TGC Québec), animatrice de sa chaîne YouTube d'enseignement textuel, blogueuse chez TGC Canada et auteure et éditrice du livre Elles ont vu la fidélité de Dieu aux Éditions Clé en partenariat avec TPSG.

Ressources similaires

webinaire

Le féminisme: Liberté, égalité, sororité?

Découvre le replay de ce webinaire enregistré le 10 novembre 2022, en partenariat avec l’équipe du podcast Sagesse et Mojito: Christel Lamère Ngnambi, Jean-Christophe Jasmin et Léa Rychen.

Orateurs

L. Sagesse et Mojito