La Segond 21 propose pour ce verset:
Jésus lui répondit: Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.
Luc 23.43
Or, la place du “aujourd’hui” fait parfois l’objet de débats, en particulier avec les témoins de Jéhovah qui le rattachent quant à eux à: “Je te le dis.”
Plusieurs observations sont à prendre en considération:
- Les manuscrits originaux ne portaient certes pas de ponctuation, mais toutes les éditions du texte grec parues depuis portent la virgule avant le mot “aujourd’hui”.
- Dans tous les autres cas où l’expression grecque amên legô soi (traduite par “en vérité, je te le dis”) –ou l’expression similaire amên legô humin (traduite par “en vérité je vous le dis”)– apparaît dans le Nouveau Testament, le mot qui suit est soit un mot charnière (grec “hoti”) équivalant à nos deux points, soit le premier mot du discours.
- Si l’auteur avait voulu rattacher sans équivoque le mot grec pour “aujourd’hui” à l’expression “en vérité, je te le dis”, il l’aurait placé avant cette expression, pas après.
- Si le mot grec pour “aujourd’hui” devait, en dépit des arguments précédents, être rattaché à “en vérité, je te le dis”, ce serait le seul cas où l’expression, pourtant courante dans la bouche de Jésus, serait assortie d’un adverbe de temps, et même d’un autre mot. C’est hautement improbable. En Marc 14.30 et Jean 21.18, la proposition temporelle fait sans conteste partie du discours, et non de la phrase introductive.
- Dans le contexte, la logique veut que le mot “aujourd’hui” soit la réponse directe de Jésus à “quand tu viendras régner” dans la demande du brigand. De plus, on voit mal l’intérêt de l’associer à l’expression “en vérité, je te le dis”: Jésus ne pourrait de toute façon pas dire “en vérité, demain je te le dis”…
En résumé, il n’y a aucune raison de ne pas comprendre que ce verset fait allusion à la réalité décrite aussi par d’autres textes bibliques: le croyant va directement auprès du Seigneur après la mort. Et la joie exprimée par l’apôtre Paul à cette perspective (2Co 5.8; Ph 1.23) peut être la nôtre, pourvu que nous placions notre foi dans le Christ, même si, pareils au brigand, nous ne pouvons pas nous vanter d’avoir mené une vie modèle!